Chronologie

 

20 novembre 1975
Mort de Francisco Franco
, après 39 ans de dictature militaire. Selon les vœux du dictateur, Juan Carlos de Borbón est proclamé roi d’Espagne, avec les pleins pouvoirs. Un processus d’ouverture vers une monarchie constitutionnelle se met en place, connu comme « la Transition ».

4 avril 1977
Légalisation du Parti Communiste.

15 juin 1978
Les premières élections législatives démocratiques depuis la Seconde République voient l’élection de l’Assemblée Constituante chargée de rédiger la Constitution.

6 décembre 1978
Adoption de la Constitution espagnole
par référendum (oui : 88,54% ; non : 7,89% ; vote blanc : 3,57% ; participation : 67,11%).

23 février 1981
Tentative de coup d’État d’Antonio Tejero
, lieutenant-colonel de la Guardia Civil, qui envahit par les armes le Parlement espagnol, avec tous les députés à l’intérieur. Par une allocution télévisée, le roi Juan Carlos déclare son appui au régime démocratique et demande à Tejero de se rendre. La tentative de coup d’État se termine à l’aube du 24 février avec l’arrestation de tous les putschistes. Cette épisode renforcera le processus de la Transition, et dotera le Roi d’une aura de légitimité démocratique. En 2016, de nombreux documents relatifs à l’enquête sur cet événement ne sont toujours pas déclassifiés.

28 octobre 1982
Le parti socialiste obtient la majorité absolue
aux élections législatives. C’est la première fois depuis la mort de Franco qu’un parti de gauche social-démocrate remporte les élections.

1er janvier 1986
Entrée de l’Espagne dans la Communauté Economique Européenne.

11 mars 1986
Référendum sur l’adhésion de l’Espagne à l’OTAN.
Pendant la campagne électorale qui l’a mené au pouvoir, le parti socialiste s’était prononcé contre l’entrée de l’Espagne dans l’OTAN. Après la victoire électorale, sous la pression conjuguée des États-Unis et de l’Europe, le PSOE appelle à voter « oui » ; c’est l’option qui ressort gagnante du référendum, avec 52,5% des votes (non : 39,85% ; vote blanc : 6,54%).

7 février 1992
Signature du Traité de Maastricht
, un des accords fondamentaux de l’actuelle Union Européenne, et le plus grand transfert de compétences à une structure supranationale de l’histoire européenne.

3 mars 1996
Victoire du Parti Populaire aux élections, après presque 14 ans de gouvernement de Felipe Gonzalez (PSOE) ; José María Aznar est élu Président du Gouvernement.

11 avril 1998
Le parlement adopte une loi proposée par le Parti Populaire, qui déclare tous les terrains urbanisables par défaut (avant l’adoption de cette loi, les municipalités devaient justifier et voter pour le caractère urbanisable de chaque terrain). De nombreux analystes considèrent cette loi comme l’un des principaux éléments catalyseurs de la bulle immobilière, qui a conduit à la construction de 6 millions de logements entre 1998 et 2009 (à titre de comparaison, le parc total de logements était de 26 millions en 2009).

1er janvier 2002
Mise en circulation de l’euro. La fin de la peseta fait remonter des millions d’euros d’argent noir, qui, investis essentiellement dans l’immobilier, alimentent considérablement la bulle.

15 février 2003
Manifestations contre l’invasion de l’Irak
, dans de nombreuses villes espagnoles. On compte plus d’un million et demi de manifestants à Madrid. Entre 6 et 10 millions de personnes ont participé aux manifestations dans plus de 800 villes du monde entier146.

11 mars 2004
Un attentat frappe quatre trains de banlieue à Madrid
, faisant 191 morts et 1857 blessés. En contradiction avec les premiers indices, qui pointent une implication d’Al-Qaeda, le gouvernement espagnol accuse le groupe terroriste basque ETA. Le Président du Gouvernement, José María Aznar, appelle le jour même les directeurs des principaux journaux espagnols pour les prier instamment de désigner ETA comme les auteurs de l’attentat. Le lendemain, des manifestations de rejet contre les attentats se tiennent dans toutes les villes espagnoles. On estime la participation à 11 millions de personnes, une des plus grandes mobilisations de l’histoire espagnole.

13 mars 2004
Veille des élections. Devant les suspicions de manipulation de l’information de la part du gouvernement, qui continue à accuser l’ETA malgré les preuves accablantes qui pointent dans la direction d’un attentat djihadiste, des milliers de personnes se rassemblent devant les sièges régionaux du Parti Populaire. Il existe des images sur lesquelles on peut reconnaître Pablo Iglesias et Juan Carlos Monedero qui participent à ces rassemblements147.

14 mars 2004
Trois jours après les attentats, le PSOE remporte les élections législatives. José Luis Rodríguez Zapatero est élu Président du Gouvernement.

20 février 2005
Référendum sur la Constitution Européenne
. Victoire du « oui » avec 76,72% (non : 17,25% ; votes blancs, 6,03% ; participation : 42,33%). Le PSOE, le PP, CiU et le PNV ont appelé à voter « oui », seul IU a fait campagne pour le « non ».

3 juillet 2005
Adoption d’une loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe. L’Espagne est le troisième pays au monde à mettre en place cette disposition (après les Pays-Bas et la Belgique).

14 mai 2007
Le taux de chômage atteint 7,95% (1 706 000 demandeurs d’emploi), le niveau le plus bas depuis 1979.

15 septembre 2008
Faillite de Lehman Brothers

12 mai 2010
Premières coupes budgétaires de Zapatero : réduction des salaires publics à hauteur de 15 millions d’euros, gel des retraites, arrêt des investissements dans les infrastructures, et hausse de la TVA entre autres.

3 novembre 2010
Première expulsion mise en échec par la PAH.

18 novembre 2010
Première émission du programme La Tuerka.

15 mai 2011
À la suite d’une manifestation sous le slogan « nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des banquiers et des politiciens » à l’initiative de Democracia Real Ya, quarante personnes campent à la Puerta del Sol de Madrid. Ce sera le début du mouvement du 15-Mai. Pendant un peu plus d’un mois, les campements resteront installés sur les places de plus de 60 villes dans toute l’Espagne.

23 août 2011
Réforme de l’article 135 de la Constitution espagnole
, avec les votes conjoints du PP et du PSOE, qui oblige à donner la priorité au paiement de la dette publique espagnole par rapport à toute autre dépense budgétaire (« règle d’or »).

20 octobre 2011
ETA annonce la fin définitive de son activité armée
, après 50 ans de lutte armée, d’abord contre le régime franquiste, puis contre l’ordre constitutionnel. ETA a causé la mort de 829 personnes, dont 343 civils, et fait des milliers de blessés. Presque tous les gouvernements démocratiques de l’histoire récente (Adolfo Suárez, Felipe González, José María Aznar, José Luis Rodríguez Zapatero) se sont assis à la table des négociations avec le groupe indépendantiste à un moment ou un autre.

20 novembre 2011
Le PP remporte les élections législatives à la majorité absolue
. Mariano Rajoy est élu Président du Gouvernement. C’est le moment où le PP réunit la plus grande quantité de pouvoir institutionnel de son histoire, contrôlant le gouvernement central, celui de 14 régions autonomes et de 34 capitales de Province sur 50.

14 novembre 2012
Première grève générale européenne de l’histoire
, convoquée simultanément à Chypre, Malte, au Portugal, en Espagne et en Italie, contre les mesures d’austérité imposées par la Commission Européenne. Elle est suivie par 9 millions de travailleurs en Espagne.

14 février 2013
Le taux de chômage atteint 27,16%, c’est-à-dire 6 202 700 personnes, record historique en Espagne.

17 janvier 2014
Présentation de Podemos au Teatro del Barrio à Madrid

22 mars 2014
Marches de la dignité.
Quatre colonnes de manifestants venues du nord, du sud, de l’est et de l’ouest convergent à Madrid réunissant des centaines de milliers de personnes sous le slogan : « (du) pain, (du) travail, (de la) dignité »

25 mai 2014
Élections européennes.
Podemos devient la quatrième force politique en Espagne, avec 1 250 000 votes (8%) et 5 eurodéputés.

02 juin 2014
Abdication du roi Juan Carlos I.
Les partis de gauche et un secteur de la société civile réclament un référendum sur le choix du régime. La loi organique qui fixe le processus de succession est approuvée, avec les votes du PP et du PSOE. Felipe VI est proclamé roi le 19 juin.

18 octobre 2014
Assemblée Citoyenne de Vistalegre.
Elle réunit 7000 personnes à Madrid, pour débattre sur le modèle de parti à adopter par Podemos.

31 janvier 2015
Marche pour le Changement.
Convoquée par Podemos, elle réunit plus de 100 000 personnes à Madrid.

24 mai 2015
Élections municipales et régionales.
Les plateformes citoyennes soutenues par Podemos remportent notamment les mairies de Madrid, Barcelone, Saragosse, La Corogne et Cadiz. Les élections régionales voient le PP perdre 6 des 11 régions qu’il gouvernait. Podemos se hisse au rang de troisième force politique espagnole, avec 2,4 millions de voix (14%).

20 décembre 2015
Élections législatives.
Le PP remporte les élections avec 28,7% des voix. Podemos obtient 5,2 millions de voix, soit 20,7%, 1,3 points derrière le PSOE (22,0%). Podemos entre au Parlement national avec 69 députés (sur un total de 350).

26 juin 2016
Élections législatives (bis).
Suite à l’échec des tentatives de former un gouvernement, de nouvelles élections sont organisées. Les voix accordées au PP atteignent 33,0 %, le PSOE obtient un résultat similaire à celui de décembre, soit 22,7%, et l’alliance Unidos Podemos remporte 21,1% des voix et obtient 71 députés.